La Teste-de-Buch – 6 août – Le Cap Ferret
La géologie du Cap Ferret n’a que 3 000 ans d’histoire
Il s’agissait de terres domaniales dépendant de la commune de La Teste-de-Buch. De riches concessionnaires de postes de chasse désirèrent s’implanter plus durablement sur le Cap et usèrent de leur influence auprès de l’administration, de telle sorte que dès 1898, on évoquait la possibilité d’aliénation. Ainsi, l’administration décida de se débarrasser d’un terrain boisé d’une superficie de 44 hectares, situé vers la pointe du cap Ferret en bordure du bassin. La loi d’aliénation date du 6 août 1905.
La vente était accompagnée d’obligations : défense des berges, viabilisation selon un plan établi, respect du code forestier, libre passage le long du rivage, mesures d’hygiène, etc. L’acquéreur des « 44 hectares » fut la Compagnie foncière des habitants du Cap-Ferret. Le lot fut adjugé pour 0,70 F le mètre carré soit l’équivalent du prix d’une douzaine d’huîtres de l’époque.
Dix ans après, l’État décida de se séparer de 493 hectares supplémentaires. Se présenta opportunément un architecte parisien, Charles Labro, qui s’en porta acquéreur en les échangeant contre 2 551 hectares de forêts de faible valeur. Le nouveau propriétaire, la Compagnie d’entreprises immobilières (CEI), commença dès 1920, à vendre le Cap Ferret par lots et aménagea des voies ainsi qu’une route de 11 km vers Piquey.
Puis il y eu la faillite de la CEI en 1936 et la mise en zone de défense durant l’occupation allemande ; le village du Cap Ferret connut une période d’abandon. C’est à partir de 1955, en majeure partie grâce à de riches Bordelais, que le développement s’accélère.
En 1972 est créée l’association Protection et aménagement Lège-Cap-Ferret (PALCF) pour s’opposer à un projet de marina sur le site du Mimbeau qui sera heureusement annulé.
En un siècle, la population du Cap s’est transformée. « Les anciens propriétaires, se plaint un habitant, ont vendu à prix d’or leurs maisons aux Parisiens et autres touristes, obligeant les locaux à se délocaliser à plusieurs kilomètres de là. Aujourd’hui, les prix ont flambé, jusqu’à 10 à 15 % par an, pour culminer à 40 000 euros le mètre carré en « première ligne », au bord du Bassin. L’hectare se négocie entre un et trois millions d’euros. Et c’est encore plus cher dans les « 44 » dont les habitants n’en revendiquent pas moins un statut de « Robinson » pour des vacances hippies chics, pieds nus au milieu des pins et des cigales.