Marcheprime – 30 mars 1907 – Léon Delagrange
Ferdinand Marie Léon Delagrange, né en 1872 à Orléans est mort le 4 janvier 1910 à Croix d’Hins. Ce sculpteur est un pionnier de l’aviation.
Il étudie la sculpture de 1894 à 1899 à l’École des beaux-arts de Paris dans les ateliers de Louis-Ernest Barrias et Charles Vital-Cornu. Il expose au Salon des artistes français et en devient sociétaire en 1900. Le milieu artistique qu’il fréquente lui permet d’approcher celui encore balbutiant de l’aviation, qui devient pour lui une seconde passion.
En 1907, il crée le Delagrange no 1, construit dans les ateliers de Voisin frères, rue de la Ferme à Billancourt dont il est le premier client.
Commandé le 2 février 1907 à ses propres frais aux ateliers des frères Voisin, l’aéroplane, sur lequel il effectue son premier vol le 2 novembre, est un biplan de 60 mètres carrés de surface alaire, à moteur V8 à injection directe Antoinette de 50 chevaux, pour une longueur de 10,5 mètres et une envergure de 10 mètres à empennage cellulaire de direction à l’arrière, plus un plan élévateur à l’avant, qui effectue son premier vol le 28 février 1907 avec aux commandes Gabriel Voisin, pour un vol d’essai au Polygone du bois de Vincennes, et qui s’avère un échec. La mise au point de l’appareil nécessitera plusieurs essais avant la livraison définitive.
Le 30 mars1907, Charles Voisin est aux commandes de l’appareil sur la pelouse de Bagatelle, effectuant un vol de 60 mètres en six secondes. Cela le place juste derrière Santos-Dumont qui effectua 220 mètres en novembre 1906. Il va tenter, sans succès de battre ce record les 6 et 13 avril.
Il réalise aussitôt dans les ateliers Voisin frères la construction d’un autre avion : le Delagrange no 2, avec lequel il prendra l’air en janvier 1908 pour un vol d’une centaine de mètres sur le terrain d’Issy-les-Moulineaux. Il y rencontrera son ami Henri Farman avec son Farman Ibis, construit également par les frères Voisin, avec lequel il va s’affronter pour faire tomber les records.
Le 10 février 1909, il fait partie des huit premiers pilotes brevetés par l’Aéro-Club de France, sans examen. La liste est portée à 16 noms en octobre et classée, pour ne pas établir de hiérarchie, par ordre alphabétique, c’est pourquoi Delagrange reçoit le no 3, après Louis Blériot et Glenn Curtiss, tandis que les frères Wright reçoivent les no 15 et 16.
S’en suit sa participation à un certain nombre de records, on voit Delagrange également au palmarès de tous les grands meetings. C’est l’apogée de sa gloire. Sa silhouette aux traits fins, coiffée du légendaire bonnet de laine, illustre maintes cartes postales, gravures, …
Le 4 janvier 1910, dans l’après-midi, Léon Delagrange est victime, sur l’aérodrome de Croix d’Hins près de Bordeaux, de la rupture d’une aile de son Blériot XI. On évoqua alors l’hypothèse d’une fatigue excessive de la structure de l’avion par le moteur Gnome de 50 ch, qui commençait à remplacer, sur le XI, le moteur Anzani de la traversée de la Manche, deux fois moins puissant.
Il chute et s’écrase sous les yeux de ses mécaniciens et de sa compagne et amie d’enfance Thérèse Peltier. A la Croix d’Hins, une stèle lui rend hommage.