Éphéméride HTBA – 21 avril

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Marcheprime – 21 avril 1916  – Explosion à Croix d’Hins

François Thévenot né en 1877, mort en 1944, est connu pour ses importants travaux hydro-électriques dans les Pyrénées et pour le petit train du lac d’Artouste.

Il possède la villa Saint-Yves à Arcachon, les Près Salés ouest de La Teste-de-Buch, ainsi que plusieurs propriétés dans le fond du Bassin. Il acquiert le domaine Chavat en 1914, à Podensac. Pour la construction du château d’eau, il fait appel à un jeune architecte, Charles-Édouard Jeanneret-Gris, qui prend deux ans plus tard le pseudonyme de Le Corbusier, mondialement connu.

En 1913, François Thévenot fonde une poudrerie avec fabrique de grenades à Croix d’Hins, lieu-dit situé dans un quartier excentré de Marcheprime (alors sur la commune de Biganos) sur la route vers Bordeaux.

Cette poudrerie emploie 1 200 femmes et 600 hommes, et fabrique jusqu’à 500 000 grenades par semaine

Cette usine fabrique des grenades pour la défense nationale, pour la Russie mais surtout pour l’Italie. Elle produit aussi des pétards et de la poudre pour les grenades, destinée aussi à l’Italie.

À 9 h 50, le 21 avril 1916, une terrible explosion met en émoi toute la région. Un atelier de la fabrique vient d’exploser. Sabotage ou accident ? Le préfet envoie une dépêche télégraphique le 21 avril à l’Intérieur, Paris, en indiquant qu’il s’est rendu sur les lieux avec le procureur de la République et qu’il a pu recueillir que l’explosion se­rait due à des causes accidentelles, que les dégâts matériels sont évalués à près de trois millions. La zone des ateliers de char­gement des grenades n’est que légèrement touchée mais le personnel est choqué. Selon le préfet, le travail ne pourra être repris que dans un mois environ avec une production réduite de moitié.

L’explosion a fait 42 victimes (21 mobilisés, 11 civils français et 10 espa­gnols). Dans son rapport du 22 avril 1916, le commissaire spécial précise que l’ex­plosion ne peut être qu’accidentelle. Mais la série noire continue : un incendie le 7 octobre 1916, une tentative d’attentat le 9 novembre 1916, et une explosion de grenade qui fait deux morts le 17 février 1917. Notons que 170 femmes entament une grève le 14 décembre 1916.

L’usine ferme à la fin de l’année 1917, les contrats passés entre François Thévenot et le gouvernement italien expirant à cette date. De plus, la révolution en Russie signe le glas de cette fabrique de grenades. Après la fermeture, les bâtiments de l’usine sont tous démontés et vendus à l’usine Blériot établie à Bègles près de Bordeaux.

Sur les lieux, une stèle en l’honneur des victimes de l’explosion de la poudrerie est inaugurée le 27 avril 2014 par le maire de Marcheprime, Serge Baudy.

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Aimé

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