Confrérie Saint-Michel de Bias, etc.

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À Bias, située le long de la voie romaine littorale et étape du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle et dépendant du prieuré voisin Sainte-Marie de Mimizan, une église primitive était située à deux kilomètres plus à l’ouest, submergée par le déplacement de l’étang de Bourg le Vieux en raison de l’avancée du sable. L’église actuelle Saint-Michel de Bias est construite en 1904 en lieu et place d’une autre datant de 1770, elle-même édifiée en remplacement de celle qui a été submergée par les sables. Dans l’église actuelle se trouvait une croix processionnelle datant du XVe siècle, avec en son centre la croix des chevaliers de Malte ; elle est aujourd’hui conservée au musée diocésain.
Àune centaine de mètres derrière l’église, sur l’airial, se trouve la fontaine Saint Michel – on y traite les maux d’estomac, de reins et de peau. À l’origine, la confrérie Saint-Michel prodiguait des soins aux nombreux malades et pèlerins qui affluaient. La statue du saint qui dominait la source a disparu le 11 novembre 1989 et ce vol a provoqué une certaine émotion chez les habitants ; la nouvelle statue en bois est l’œuvre d’un artiste local. Au début du XXe siècle, le maire a récupéré une pierre de l’autel de l’ancienne chapelle d’Orvignacq, pour la placer au-dessus de la source. La restauration de l’ensemble entreprise en 1979 donne à la source son aspect actuel ; auparavant, elle était construite sur des pieux en bois et un lavoir la jouxtait.

Chapelle Saint-Pierre de Mezos

À Mezos (Mézos = milieu), sur la voie empruntée par les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, une chapelle Saint-Pierre, fondée au XIesiècle par l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, était édifiée sur la lande de Labat (la lande de l’abbé, en gascon) ; un moine entretient le site et accueille les pèlerins et, jusqu’à la fin du XIXe siècle, des fidèles dorment dans la chapelle et ses alentours la veille du pèlerinage du lundi de Pentecôte. L’évêché met un terme à cette pratique en interdisant ces réunions nocturnes en raison de certains excès que la morale et la religion réprouvent. En accord avec une ancienne croyance locale, des mères de famille conduisaient par le passé sur l’autel de saint Pierre leurs enfants accusant un retard pour marcher. La charpente de la toiture s’effondre sous le poids de la neige en 1979 et le propriétaire privé n’a pas cherché à ralentir la dégradation : les vestiges de la chapelle sont encore visibles à proximité de l’airial de Plinguet qui possède un four à pain.
Dans un pays jadis insalubre, peuplé d’habitants petits, malingres, chétifs et guettés par les maladies, les sources faisaient partie des moyens thérapeutiques utilisés pendant des siècles par les hommes et les femmes de ce pays, de leur naissance à leur mort. Le recours – semble-t-il massif – de la population aux vertus curatives des fontaines révèle la précarité des conditions sanitaires dans les Landes d’autrefois. Ces vertus curatives sont dues au caractère ferrugineux et sulfureux des sources, même si, selon les scientifiques, les teneurs en fer et en soufre sont généralement insuffisantes pour guérir ou soulager, à l’exception toutefois des sources thermales commercialement exploitées. Ces teneurs en soufre et en fer caractérisent également la Fontaine des Argilières, qui présente toutefois une particularité, car elle jaillit d’une nappe d’argile, configuration peu fréquente dans notre contrée de sable et d’alios, où les sources s’écoulent en général sur du sable fin. La Fontaine a été aménagée en 1973, et la maçonnerie de l’autel abrite un tube de plomb qui contient un feuillet rappelant les noms des propriétaires des lieux et les noms des artisans et bénévoles qui ont réalisé les travaux. La Fontaine est dédiée à Sainte Rose (de Viterbe en Italie, ou de Lima au Pérou, that is the question). La Fontaine des Argilières est spécialisée dans les maladies de peau : les dartres (ou brègues en gascon), l’impétigo, l’eczéma, les ulcères variqueux et autres affections cutanées. Pour ses vertus curatives, la Fontaine pouvait être recommandée par un personnage qui jouait un rôle très important dans l’ancien temps : la « recommandayre », qui avait le pouvoir de désigner une source en fonction des différentes maladies et affections. Quand elle n’était pas en mesure d’établir un lien entre la maladie et la source, la recommandayre avait recours au rite des 3 bougies allumées – une par source – la dernière bougie qui s’éteignait désignait la source à recommander, un peu comme fait un notaire dans une vente à la bougie !
Sur le site des Argilières, un patient doit respecter un rite très précis :
– première étape : boire à la source,
– seconde étape : se laver les mains et le visage,
– troisième étape : déposer un linge mouillé sur la partie malade ou la blessure,
– quatrième étape : remplir une bouteille pour poursuivre les soins à domicile,
– cinquième étape : déposer le linge sur le séchoir, le mal restant donc sur le site, prisonnier du linge. Il ne faut surtout pas toucher ces linges, sinon on hérite de la maladie.
– Sixième étape : prier Sainte Marie et Sainte Rose, devant la statue de la Vierge.
– Septième étape : déposer une offrande à l’église de Mezos.
et enfin faire dire une messe d’actions de grâce en cas de guérison. Ce rite est quelque peu complexe mais l’important dans tout cela, c’est la rencontre avec Dieu, la Vierge Marie et les Saints du Paradis.
Selon la légende, certaines sources landaises se sont évadées après avoir été profanées. Ce n’est pas le cas de la Fontaine Argilières qui est demeurée fidèle à son emplacement séculaire, même si elle a parfois cherché à se déplacer de quelques dizaines de mètres, comme en 1985, où il a fallu être très convaincant pour qu’elle accepte de revenir devant l’autel et retrouver son exutoire canalisé.
L’église Saint-Jean-Baptiste construite en garluche, qui date du XIVe siècle, a été construite par les commandeurs de Malte sur les bases d’une église romane à caractère défensif du XIIesiècle. On peut encore aujourd’hui observer ses meurtrières. Cette église est en bon état de conservation, sa voute est de style gothique et ses murs comportent des scènes religieuses délicates de composition discrète et heureuse. L’église est classée dans l’inventaire des monuments historiques.
Une autre fontaine dans cette commune dédiée à StJean Baptiste, aujourd’hui disparue, soignait les rhumatismes et les douleurs.

Commanderie d’Orvignacq

Venant de Bias, en pénétrant dans Saint-Julien-en-Born, il ne reste plus rien de l’ancienne Commanderie d’Orvignacq (ou Orvignac, Ovignac). Des actes de 1712 et 1719 mentionnent le quartier d’Orvignac comme Commanderie dépendante du prieuré simple d’Orvignac et la chapelle de Saint-Barthélemy. Les minutes de l’étude notariale de Me Deville, à Mimizan, ne donnent aucune reconnaissance féodale de tenanciers relative à des fiefs de cette Commanderie ; celle-ci n’est pas davantage mentionnée dans l’énumération des Commanderies dont François de Piolenc, en 1733, et Antoine Suislain de La Tour, en 1779, sont Commandeurs. Mais la carte de Cassini (nº 138, f. 162, Vieux-Boucau) marque la chapelle Saint-Barthélemy d’Orvignac, comme « chapelle de Malthe ». D’autres actes notariés, de 1765 et 1774, nous parlent de terres vendues, sises dans le quartier d’Orvignac, directité de Messieurs les chevaliers de Malte, seigneurs de fief auxquels il faut payer les lods et ventes.

Commanderie de Contis

Les Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem possèdent dès le XVe siècle la commanderie de Cunctis. Au XVIIe siècle, Contis est encore mentionné comme port sur certaines cartes, comme celle dite « du Bourdelois ». La carte de l’État-major mentionne encore l’ancienne chapelle.
Nous oserions croire que la chapelle de Chiquemine dédiée à Sainte Madeleine qui se trouvait dans Contis, mais sur le territoire de Lit, fut reconstruite plus tard sur le territoire actuel de Saint-Julien, à l’endroit qu’elle occupait en dernier lieu jusqu’à la première moitié de ce siècle. . Elle est dénommée « capere de la Magdalene deu Port-Dieu » au bail de 1515. Une estimation faite en 1677 par deux experts de Bordeaux pour le comte d’Uza l’indique suffisamment : « Il y a aussi, dit cet acte, une chapelle appelée de Sainte Magdeleine qui représente dans ce lieu (de Contis, paroisse de Saint-Julien) une autre chapelle qui était ailleurs et qui a été détruite. » À propos de cette chapelle, on raconte une légende : autrefois les habitants de Lit, désireux de posséder dans leur église la statue de sainte Madeleine, patronne de la chapelle, se rendirent furtivement à Contis, enlevèrent l’image de la Sainte et l’emportèrent dans leur église. Mais la Sainte, voulant rester dans la chapelle où elle était vénérée de toute antiquité par les habitants de la contrée, abandonna sa nouvelle demeure. Se dirigeant en ligne droite vers sa chapelle, elle traversa le vaste étang de Lit et Saint-Julien, et alla reprendre sa place après avoir laissé sur les eaux un long sillage parfaitement uni et sans rides qui ne disparut jamais jusqu’en ces derniers temps, à l’époque du dessèchement de l’étang. Sur l’emplacement, ou à peu près, de la dernière chapelle Sainte-Madeleine, a été bâtie une ferme appartenant à M. le Marquis de Lur-Saluces. La chapelle a été reportée au bord de la mer. L’Église d’Uza, construite il y a quelques années, avec tant de magnificence par M. le Marquis, possède aujourd’hui deux statuettes anciennes ayant appartenu à la chapelle de la Commanderie, restaurées avec un goût parfait, l’une de Notre-Dame, croyons-nous, et l’autre de Sainte Madeleine. Cette chapelle attirait autrefois un concours considérable de pèlerins au jour de la fête de sa patronne. Bien qu’elle ne fût plus paroissiale, on lui faisait des legs pies et bon nombre de fidèles aimaient à se faire ensevelir dans son cimetière. Faisant la visite des églises de l’archiprêtré de Buch et Born aux mois de septembre et octobre 1626, l’archiprêtre Michel Abot ne parle pas de cette chapelle dans son procès-verbal de visite. Mais dans un rapport du 28 novembre suivant, adressé à l’archevêque de Bordeaux, il se plaint qu’un certain Caunègre, mort impénitent ni confessé, a été jusqu’alors l’obstacle à ce que le père Hyacinthe de Laporte, des Frères prêcheurs, s’établit dans la chapelle de Contis pour y donner les exercices d’une mission. Dans ce même rapport, Michel Abot dit à Monseigneur que, pour le présent, le séjour de Saint-Julien est fort mauvais parce que le bourg est rempli de femmes qui ne vivent point dans le respect et que le prédicateur ne peut convenablement y loger. Pour ces incommodités il serait à propos qu’il se logeât à Mézos, car il y a là de bonnes personnes et fort catholiques… Y avait-il encore des protestants à Saint-Julien à cette époque ? Rien ne le prouve, mais rien n’y contredit. Il pouvait y avoir un reste de levain de protestantisme. L’opposition aux prédications du P. Hyacinthe à Contis était aussi grande l’année suivante et allait jusqu’à lui faire refuser, même à prix d’argent, les aliments indispensables par les hostes de Saint-Julien. Le 18 février 1627, en effet, le P. Hyacinthe envoie une sommation rédigée par le notaire Dufazar aux hostes du bourg qui lui refusent les aliments et la nourriture, à l’effet de lui en fournir en payant un juste prix. Il a été, dit-il, envoyé en ce lieu et aux autres circonvoisins par mandement et commandement de Monseigneur l’illustrissime Cardinal de Sourdis, pour prêcher la parole de Dieu ; cependant les hostes du dit lieu lui refusent toute sorte d’aliments et nourriture, quoiqu’il n’en demande qu’en tout bien payant. Les hostes donnent pour raison de leur refus, les uns qu’ils n’habitent le bourg que le mercredi et le dimanche, les autres qu’ils redoutent les sévices de certains officiers et procureur du voisinage. »
La Fontaine Sainte Marie-Madeleine est sur la gauche en allant de Contis-Vieux à l’océan : à moins de 500 mètres, descendre le sentier en direction du courant de Contis à proximité d’un jardinet et d’un cabanon de bois. Une stèle marque la proximité de la source. Soigne les maux de tête ; on peut aussi pour être soulagé tremper un linge dans la fontaine et le passer sur le front et sur la nuque.
Source : L’Abbé A. Départ, Société de Bordas Dax (Landes), 1894.
 
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