« Carte de la France divisée par les 12 provinces ou gouvernements, comme elle furent convocquez aux Estatz generaux de ce royaume l’an 1614 »
Les Lanes
Quatre années après l’assassinat d’Henri IV la situation du royaume n’est guère brillante. Les querelles politiques, fiscales et religieuses empoisonnent le pays, et l’autorité de la régente Marie de Médicis, la mère du tout jeune Louis XIII, est sérieusement battue en brèche à la fois par les fidèles du feu roi et par les Grands du royaume, pour une fois d’accord pour contester l’influence du favori du moment, le sulfureux Concini et sa compagne, la Galigaï, sœur de lait de Marie de Médicis. Comme cela s’est produit maintes fois auparavant, la seule solution qui vient à l’esprit pour tenter de trouver une solution à tous ces problèmes est de réunir les États-Généraux.
En octobre 1614, Louis XIII est déclaré majeur et ouvre solennellement les Etats généraux[1] : la session va s’éterniser quatre mois et ne réglera rien sur le fond, conduisant Richelieu puis Mazarin et enfin Louis XIV à trouver par eux-mêmes les solutions de fermeté nécessaires.
C’est précisément l’absence de fermeté de Louis XVI qui, près de deux siècles plus tard, rendra inéluctable une nouvelle et dernière convocation des États-Généraux du royaume, aux conséquences ô combien plus profondes…
Il y eut en France, deux sortes de Gouvernements :
1 – créés pour les États Généraux ouverts à Paris du 27 octobre 1614 au 23 février 1615, les Gouvernements d’États, provisoires, ne durent que quatre mois. Les villes et villages de nos ancêtres « aquitains » sont tous rattachés au Gouvernement d’État et Duché de Guyenne. Celui-ci comprend :
La Ville de Bourdeaux et la Sénéchaussée de Guyenne
La Sénéchaussée de Bazas
La Sénéchaussée de l’Agenois
La Sénéchaussée des Lannes, d’Acqs (Dax) et St Sever
La Sénéchaussée et Duché d’Albret, haut et bas
La Sénéchaussée et Bailliage d’Armagnac
La Sénéchaussée de Gascogne, ville et cité de Condom
Ainsi que la Sénéchaussée de Périgord, la Sénéchaussée de Rouergue, la Sénéchaussée de Saintonge, les États, Pays et Comté de Comminges, les Pays et Jugeries de Rivière, Verdun et Gaure, les Baronnies de Jarnac, Léonac et Marestaing, le Haut Limouzin et la ville de Limoges, le Bas Limouzin où sont compris Tulle, Brive et Uzerche, la Sénéchaussée de Quercy et le Comté de Bigorre.
2 – les Gouvernements de Provinces, ou Gouvernements Militaires correspondent mieux au découpage géographique, comprenant des provinces entières… Les Gouverneurs sont des gens d’épée le plus souvent. Nos villes et villages sont regroupés dans « Le Gouvernement Général de Guienne et Gascogne », lui-même partagé en deux lieutenances générales, qui sont :
- La Lieutenance générale de Haute Guienne, dans la Généralité de Montauban, qui contient :
La province d’Armagnac
Ainsi que les Provinces de Rouergue et Quercy, du Comminges avec Couserans, et la Bigorre.
La ville de Lectoure, en Bas Armagnac a un Gouverneur
- La Lieutenance Générale de Basse Guienne dans la Généralité de Bourdeaux a :
La province de Guienne
La province de l’Agenois
La province du Bazadois
La province du Condomois
La province de Gascogne
Ainsi que la province du Périgort, les Pays de Soule et de Labour
Il y a, dans cette lieutenance, les sénéchaussées de Bourdeaux ou Guienne, d’Albret et de Bazas, ainsi que du Périgort et du Pays des Basques.
Les Gouvernements particuliers de cette lieutenance sont :
en Guienne, Bourdeaux et le Chateau Trompette ainsi que la ville et comté de Blaye
en Gascogne, Dax et Bayonne, ville et château.
Sans oublier une lieutenance du Roy en Guienne, à laquelle on a donné l’Agenois et le Condomois
Pour le Bordelais, les articles consacrés aux divers Pays permettent de placer le Buch, le Born, le Marensin et les Landes bordelaises en Gascogne. Ainsi le Pays de Born, bien qu’étant situé en Bordelais, appartient à la Gascogne et pas à la Guyenne. Le Buch, également en Gascogne, est une zone de transition entre Bordelais et Lannes.
La province de Guyenne et Gascogne disparaît en 1790 : le Born est rattaché au département des Landes et le Buch à la Gironde.
https://www.sh6e.com/activites/histoire-du-6eme/les-evenements-historiques/etats-generaux-de-1614
https://mariefb.pagesperso-orange.fr/histoaquitaine/gouvmilitaire.htm
[1] – Le roi ne peut lever un impôt que sur les terres dont il est le seigneur haut justicier. Lorsque, au XIVe siècle, les ressources de son domaine étant insuffisantes pour lui permettre de mener à bien les entreprises d’ordre national que les circonstances lui inspirent, le roi veut faire contribuer le pays tout entier à la défense des intérêts généraux, il doit obtenir le consentement des seigneurs laïques, des seigneurs ecclésiastiques et des villes émancipées et réunit leurs représentants dans une même assemblée, pour être autorisé à lever un impôt sur l’étendue de leur territoire respectif.