Le réseau des routes de poste constitue le premier système d’échange géré par la monarchie française dans les limites du territoire national. La correspondance royale constitue l’essentiel des échanges au XVIIe siècle. La part du courrier des particuliers ainsi que celle du transport de voyageurs croissent ensuite très nettement. Outre le transport d’objets et de personnes, la route de poste assure un rôle essentiel dans la diffusion de l’information et permet l’intégration de régions isolées dans des circuits d’échanges commerciaux régionaux, nationaux ou transnationaux. Les relais de poste, très réglementés, sont espacés de 3 à 4 lieues. Deux routes de poste atteignent Pau : la route Paris-Bayonne et la route Paris-Toulouse-Bayonne.
Les Landes […] ne sont autre chose qu’une interminable forêt de pins, semée çà et là de grands chênes, et coupée d’immenses clairières que couvrent à perte de vue les landes vertes, les genêts jaunes et les bruyères violettes. La présence de l’homme se révèle dans les parties les plus désertes de cette forêt par de longues lanières d’écorce enlevées au tronc des pins pour l’écoulement de la résine.
Point de villages ; mais d’intervalles en intervalles deux ou trois maisons à grands toits, couvertes de tuiles creuses à la mode d’Espagne et abritées sous des bouquets de chênes et de châtaigniers. Parfois le pays devient plus âpre, les pins se perdent à l’horizon, tout est bruyère ou sable ; quelques chaumières basses, enfouies sous une sorte de fourrure de fougères sèches appliquées au mur, apparaissent çà et là, puis on ne les voit plus, et l’on ne rencontre plus rien au bord de la route que la hutte de terre d’un cantonnier, et par instants un large cercle de gazon brûlé et de cendre noire indiquant la place d’un feu nocturne.
Toutes sortes de troupeaux paissent dans ces bruyères, troupeaux d’oies et de porcs conduits par des enfants, troupeaux de moutons noirs et roux conduits par des femmes, troupeaux de bœufs à grandes cornes conduits par des hommes à cheval. Tel troupeau, tel berger.
« Cependant, par moments, entre deux branches d’arbre que le vent écarte joyeusement, on aperçoit au loin à l’horizon les bruyères et les pinadas voilées par les rougeurs du couchant, et l’on se souvient qu’on est dans les landes. On songe au delà de ce riant jardin, semés de toutes ces jolies villes, […], coupé de toutes ces fraîches rivières, […] à quelques lieux de marche est la forêt, puis au delà de la forêt la bruyère, la lande, le désert, sombre solitude où la cigale chante, où l’oiseau se tait, où toute habitation humaine disparaît, et que traversent silencieusement, à de longs intervalles, des caravanes de grands boeufs vêtus de linceuls blancs ; on se dit qu’au delà de ces solitudes de sable sont les étangs, solitudes d’eau, Sanguinet, Parentis, Mimizan, Léon, Biscarrosse, avec leur fauve population de loups, de putois, de sangliers et d’écureuils, avec leur végétation inextricable, surier, laurier franc, robinier, cyste à feuilles de sauge, houx énormes, aubépines gigantesques, ajoncs de vingt pieds de haut, avec leurs forêts vierges où l’on ne peut s’aventurer sans une hache et une boussole ; on se représente au milieu de ces bois immenses le grand Cassou, ce chêne mystérieux dont le branchage hideux versait sur toute la contrée les superstitions et les terreurs. On pense qu’au delà des étangs il y a les dunes, montagnes de sable qui marchent, qui chassent les étangs devant elles, qui engloutissent les pinadas, les villages et les clochers, et dont les ouragans changent la forme ; et l’on se dit qu’au delà des dunes il y a l’océan. Les dunes dévorent les étangs, l’océan dévore les dunes.
1794 Carte des Postes, Laurie & Whittle, Bassin d’Arcachon, Teste de Buch
A New Map of the Kingdom of France, Laurie & Whittle
Gradignan (Petit Bordeaux), l’Estaule (nouveau), Putz de Gubatte (Le Puy de Langubat), Le Barp, L’Hospitalet (nouveau), Belin, Muret (Le Muret), l’Hispotey (Lipostey), la Bouhaire (La Bouhere), Belloc (Languillet), la Haire (Laharrye), l’Esperon (Lesperon), Castets (Castelz), Mayesc, Les Monts (Les Mons), St Vincent, Canton (Les Vagues), Ondres, Bayonne, Bidars (Bidar), St Jean de Luz, Orogne (nouveau).
Laurie et Whittle (1794 ca-1858) sont éditeurs de cartes et d’atlas basés à Londres. Généralement considéré comme le successeur de la firme Robert Sayer, Laurie et Whittle est fondée par Robert Laurie (vers 1755-1836) et James Whittle (1757-1818). Robert Laurie est un graveur habile et connu pour avoir travaillé avec Robert Sayer sur de nombreux projets. James Whittle est vendeur de gravures bien connu de Londres dont la boutique Fleet Street est un repaire populaire pour les sommités intellectuelles. Le partenariat commence à prendre la direction générale de l’entreprise de Sayer vers 1787 ; cependant, ils ne modifient l’empreinte de Sayer qu’après la mort de Sayer en 1794. Apparemment, Laurie a fait la plupart du travail dans la gestion de l’entreprise et donc son nom est apparu en premier dans la marque « Laurie et Whittle ». Ensemble, Laurie et Whittle publient de nombreuses cartes et atlas, apportant souvent d’autres cartographes importants de l’époque, y compris Kitchin, Faden, Jefferys et d’autres pour mettre à jour et modifier les plaques existantes de Sayer. Robert Laurie prend sa retraite en 1812, laissant la gestion quotidienne de l’entreprise à son fils, Richard Holmes Laurie (1777 – 1858) : l’entreprise est rebaptisée « Whittle et Laurie ». Whittle lui-même meurt six ans plus tard en 1818, et par la suite l’entreprise continue sous la marque « R. H. Laurie ». Après la mort de R. H. Laurie, la maison d’édition et son imprimerie sont sous le contrôle d’Alexander George Findlay, qui a longtemps été associé à Laurie et Whittle. Depuis, Laurie et Whittle ont traversé de nombreuses pérégrinations, avec une partie de l’entreprise existant toujours en tant qu’éditeur de cartes maritimes ou nautiques, « Imray, Laurie, Norie et Wilson Ltd ».