Arcachon – 28 juin 1894 – Chapelle de Saint-Elme
Elle était jolie la petite chapelle de l’école Saint-Elme d’Arcachon, mais elle était trop petite et peu commode d’accès. C’est pourquoi la construction d’un édifice plus vaste avait été décidée. La première pierre de la nouvelle chapelle est posée le 23 mars 1893. Elle est bénie par le Révérend Père Libercier après une messe en plein air à laquelle assistaient l’entrepreneur et les ouvriers.
Jacques Ragot raconte que, pendant de nombreuses récréations, des élèves arrachent à la dune des centaines de brouettes de sable pour créer la terrasse où la chapelle doit s’élever.
La construction est menée activement par des ouvriers appartenant à la corporation chrétienne du bâtiment. « Ce sera là, put-on lire dans la semaine religieuse du Diocèse, le premier chef-d’œuvre de cette corporation vaillante qui est un des premiers syndicats mixtes fondés dans nos contrées ».
Le 28 juin 1894 a lieu la bénédiction de la nouvelle chapelle par le cardinal Lecot, archevêque de Bordeaux accompagné par le R.P. Ligonnet, entouré du corps professoral. Dans le fond de la cour la chapelle apparaît « avec ses deux flèches dans la virginale beauté de sa masse imposante et de ses lignes harmonieuses, encadrée d’arbres verts, de drapeaux et d’oriflammes » lit-on dans le journal L’Avenir d’Arcachon.
Chacun exprime sa reconnaissance envers l’architecte Louis Garros « artiste aussi distingué que modeste, dont la science et le talent, aidés d’une foi peu commune, savent tirer de la pierre des inspirations si pures ».
Rappelons qu’en 1890 l’École Saint-Elme avait fait construire un orgue par l’atelier de M. Ghys, facteur renommé.
Lors de la Toussaint 1892, la nouvelle s’étant répandue en ville que Charles Gounod tiendrait l’orgue. Claude Terrasse, qui deviendra un compositeur renommé, professeur de musique, tenait l’instrument pour faire chanter aux élèves le Kyrie et le Gloria. Puis Gounod, effectivement, se mit aux claviers pour le Credo.
L’orgue trouva naturellement sa place dans la nouvelle chapelle mais il vieillit au fil des décennies et l’école put le faire restaurer grâce au mécénat du baron Bich, ancien élève de l’école. Mais oui ! le fabricant du fameux stylo ! Ce dernier dota aussi l’école de plusieurs voiliers et finança la remise en état des toitures des flèches de la chapelle.