Bassin d’Arcachon – 1er juin 1834 – Canal des Landes
Le 1er juin 1834, le roi Louis-Philippe autorise l’avocat bordelais Boyer-Fonfrède à faire creuser un canal « à ses frais, risques et périls » entre le Bassin d’Arcachon et l’étang de Mimizan, et à en exploiter la concession. La Compagnie d’exploitation et de colonisation des Landes de Bordeaux est créée à cet effet.
Seul le tronçon entre le lac de Cazaux et le Bassin d’Arcachon va être réalisé. Les travaux débutent le 1er avril 1835. Sur les huit écluses prévues, sept furent réalisées. La première pierre de la première écluse est posée en 1838. Ce canal mesure 14,5 km de longueur, sa largeur varie de 13 m à 24 m et sa profondeur est de 1,65 m.
En 1840, le canal est mis en service. Les bacs à voile transportent quelques marchandises : des poteaux de mines qui sont ensuite acheminés vers l’Angleterre et les houillères du nord de la France, de l’essence de térébenthine, raffinée dans les Landes et aussi du minerai de fer pour alimenter l’usine de « La Forge » près de Villemarie.
Les recettes sont insuffisantes et les promenades en bateau, La Hume-Cazaux, offertes aux amateurs en 1845 sont loin de combler les frais. Par manque d’entretien et de rentabilité, la Compagnie dépose le bilan en 1857 et la navigation sur le Canal cesse vers 1859.
Les communes ensemencent leur territoire en pins à partir de 1857, la forêt se développe à la fin du XIXe siècle et le canal de Cazaux est abandonné.
Une fois délaissé les grands projets d’aménagement, les blanchisseuses prennent possession du canal pour satisfaire les hôtels et la clientèle huppée d’Arcachon, alors à son apogée. Elles occupent une bande du terrain située sur la commune de Gujan-Mestras.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands, qui craignent une invasion alliée, remplacent les écluses par des barrages de palplanches, visibles encore de nos jours, pour inonder une grande partie de la plaine.