Bassin d’Arcachon – 10 juin 1923 – Pierre Loti
Julien Viaud dit Pierre Loti, né en 1850 à Rochefort et mort le 10 juin 1923 à Hendaye, est un écrivain et officier de marine, sorti de l’école navale.
Pierre Loti, dont une grande partie de l’œuvre est d’inspiration autobiographique, s’est nourri de ses voyages pour écrire ses romans, par exemple à Tahiti pour Le Mariage de Loti (1882), au Sénégal pour Le Roman d’un spahi (1881) ou au Japon pour Madame Chrysanthème (1887). Il a gardé toute sa vie une attirance très forte pour la Turquie, où le fascinait la place de la sensualité : il l’illustre notamment dans Aziyadé (1879), et sa suite Fantôme d’Orient (1892). Citons aussi Ramuntcho et Pécheurs d’Islande.
En 1891, à 41 ans, il est élu à l’Académie française. Après une carrière bien remplie, il réunit en 40 ans de services dont 20 à la mer. Atteint d’hémiplégie en 1921, il meurt à l’âge de 73 ans. Une lettre datée de 1909 adressée au préfet de l’époque et conservée aux archives départementales de la Gironde montre qu’il avait pris la défense des pêcheurs du Bassin en 1908 et 1909.
Il vient chercher au Cap Ferret, lors de quelques escapades de 1902 à 1911, la solitude propice à l’écriture, prétendant que ce village lui rappelle le Japon. Il vient visiter aussi son ami Yves, natif de Gujan-Mestras, qui possède une cabane au Cap-Ferret. Il s’installe alors souvent à la table de la famille Daney dont le fils Osman Daney, alors qu’il effectue son service militaire sur le Javelot que commande Loti, remplace, pendant quelque temps, l’ordonnance de celui-ci. Osman revient au service de Pierre Loti en 1900 et le suivra jusqu’à son décès, en 1923.
Propriétaire à Bélisaire de la villa Andréa-René, en 1911, il la rebaptise naturellement Pierre-Loti. « Quand j’aborde à cette terre de l’autre rive, écrit Loti dans son journal intime, il fait nuit. Ces maisonnettes basses à véranda, sur le sable, dans la verdure de pins, on dirait un village des colonies, sans ce froid qui glace. La maisonnette neuve d’Osman est là, tout près, adorablement gentille. On dîne devant un grand feu de pommes de pins ». Osman Daney meurt à son domicile, à Gujan-Mestras, entouré de tous les siens, le 12 octobre 1967. Il a 92 ans. Sa maison est là, au bord de la route menant au port du Canal. Elle s’appelle … « Ramuntcho » !
En 1963, la municipalité d’Arcachon renomma boulevard Pierre-Loti, la prolongation du boulevard Deganne jusqu’à la jolie petite plage de l’Aiguillon.