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Découvertes archéologiques à Audenge

La Direction régionale des affaires culturelles, Service régional de l’archéologie devra être saisi de tous les dossiers de demande de permis de construire, de démolir et d’autorisation d’installations ou de travaux divers, autorisation de lotir et création de Z.A.C. dont l’emprise est incluse dans les zones suivantes :

  1. Maignan : habitat et probables ateliers de resiniers antiques et modernes.
  2. L’escalopier : occupations du néolithique, motte et château médiéval.
  3. La Capeyre, Saint-Yves : occupation antique et chapelle moderne disparue.
  4. Certes : motte castrale médiévale.
  5. Les Bergueys : mobilier gallo-romain.
  6. Laruscade, Cournalet, le Port, le Graveyron : sépultures de l’Age du Fer, occupations néolithiques.
  7. Ancien bourg et église Saint-Paul : bourg, église et cimetière, Moyen Age – Epoque moderne.
  8. La Vignotte, La Houdine : nécropole de l’Age du Fer, occupation antique et médiévale.

[1]

http://aquitaine.culture.gouv.fr/notices/78d57157cbdbc574e01c61d672f61f4f/ [2]

 

Audenge – Maignan

Réputé être un site spécialisé dans la production de poix.

Prescrite en préalable à la construction d’un lotissement, une fouille archéologique préventive est réalisée durant l’année 2012 au lieudit Le Pré du Mic. Elle fait suite à un diagnostic ainsi qu’à une fouille, effectuée à proximité en 2009. Cette dernière concerne vraisemblablement une occupation antique continue, du Ier siècle au IIIe siècle après J.-C., caractérisée par un habitat associé à un artisanat de la poix durant l’Antiquité : Maignan a pu remplir les entrepôts de Biganos-Lamothe en produits bruts ou dérivés.

Le terrain exploré se situe sur la terrasse holocène adossée au plateau landais, dans des zones humides qui montrent un système hydrographique local relativement dense. Une partie de ce réseau a pu être appréhendée par la mise au jour de plusieurs petits cours d’eau comblés auprès desquels des installations anthropiques ont été identifiées. En effet, un ensemble de plusieurs paléochenaux entrelacés a été suivi par intermittence sur plus de trois cent mètres selon un axe de développement ouest-est. Ces anciens cours d’eau sont parallèles au ruisseau en activité, Le Ponteils, qui se situe directement au nord. Ils sont associés à de petites annexes hydrauliques, qui prennent la forme de petits bras morts, de dépressions en berges ou de mares présentant des dimensions modestes. D’un point de vue stratigraphique ces ruisseaux, peu profonds, sont remplis par des séquences alternant des litages de sable blancs avec des niveaux sombres, plus organiques, d’aspect tourbeux. Ces dépôts ont donné lieu à des prélèvements, dans le but de réaliser des études paléoenvironnementales qui n’eurent malheureusement pas le succès escompté.

D’un point de vue morphologique, les paléochenaux observent en coupe des parois très évasées et un fond accidenté qui offre de nombreux surcreusements. Ces cuvettes ont piégé des fragments de céramique antique ainsi que quelques éléments de terre cuite architecturale, témoignant des rejets de l’occupation située plus à l’est. Le mobilier ainsi récolté indique un intervalle chronologique qui comprend la première moitié du Ier siècle et le IIe siècle après J.-C.

Localisées à proximité de ces cours d’eau et intégrant un contexte naturel de zone inondable, les aménagements anthropiques se composent majoritairement de fossés. De manière anecdotique, quelques fosses ont été mises au jour ainsi qu’une poignée de trous de poteaux. Cette implantation est particulièrement ténue dans les trois zones situées directement à l’ouest de l’habitat antique attesté. Effectivement, seule de rares petites fosses, dont la fonction n’a pas été perçue et quelques fossés à vocation de drainage occupent la maigre bande observée le long des paléochenaux.

C’est dans la partie occidentale de la parcelle étudiée, représentant une surface de 5200 m², que les vestiges les plus flagrants sont apparus. Un vaste ensemble de structures rectilignes, formant un maillage orthonormé, relativement resserré à l’ouest et bien plus lâche à l’est, a été observé. Ces traces correspondent à des fossés de drainage et d’adduction d’eau dont le fond découpé en tronçon évoque une fonction hydraulique élaborée. Les comblements montrent un caractère très organique qui corrobore l’idée d’une circulation d’eau. La datation de cet ensemble, que les analyses radiocarbone n’ont pas pu préciser, est très mal cernée à cause de l’absence surprenante de mobilier archéologique.

Malgré les difficultés rencontrées et le manque d’information pour caractériser au plus près cette implantation humaine, la fouille du site du Pré du Mic à Audenge a permis d’ouvrir une large fenêtre au sein d’un gisement archéologique d’importance, évènement rare pour les communes du Bassin d’Arcachon. Elle a permis de situer la limite occidentale du petit village gallo-romain, mis au jour en 2009, qui ne semble pas se poursuivre dans cette direction. En outre, elle a autorisé la mise au jour inédite d’un réseau hydrographique complexe auprès duquel nous avons pu observer les modalités d’implantation d’une population ancienne et leur tentative pour s’adapter à un milieu naturel réputé insalubre jusqu’au milieu du XIXe siècle.

[Maignan – Le Pré du Mic, Damien Delage, 2012]

https://www.hades-archeologie.com/operation/audenge/ [3]

https://journals.openedition.org/adlfi/2567 [4]

 

Certes – La Ruscade

 « La Ruscade » désigne aujourd’hui, comme jadis, une propriété de sept hectares, située à Audenge, dans le quartier de Certes, et que longe la route dite du « port de Certes » ou « du Graveyron ».

Situé à 100 m du ruisseau de Certes, un tumulus isolé à incinération est découvert en 1931 ; il semble qu’il ne contenait qu’une sépulture. Son mobilier est donné à B. Peyneau. Une urne de type VH-Gm.3c. Mobilier métallique : un fragment de fibule en bronze, non conservé. Ce type de céramique n’existe qu’en deux exemplaires dans les nécropoles étudiées : la seconde appartient au tumulus T des Gaillards ; la seule différence reste son col, plus court. Cependant, les conditions de découvertes ne peuvent en aucun cas nous permettre de nous prononcer sur le matériel auquel elle était associée, ni sur la mise en perspective chronologique de cette céramique. Nous remarquerons simplement que la céramique découverte dans le tumulus T de la nécropole des Gaillards présente un décor complexe que l’on peut associer à une phase récente. Ce dernier est le même que celui découvert sur le vase accessoire de la sépulture 18/19 du Truc du Bourdiou.

 

Bibliographie : Patriarche, Peyneau (B.), 1926 (a) ; Mohen (J.-P.) et Coffyn (A.), 1970, Sion (H.), 1994, p.64. Peyneau (B.), 1926 (b), Patriarche

« Les sépultures du Premier Age du Fer autour du bassin d’Arcachon et de la basse vallée de la Leyre (800-420 avant J.-C.) », Marie Bilbao, Société Historique et Archéologique d’Arcachon, 2006

Basse vallée de L’Eyre répartition funéraire clubdubalen.fr

http://clubdubalen.fr/blog/la-basse-vallee-de-la-leyre-a-lage-du-fer-partie-1/ [5]

Rapport de fouilles, SRA Aquitaine.

Protohistoire de la Grande Lande du 4ème millénaire aux derniers siècles avant notre ère, Julia Roussot-Larroque

http://www.archeolandes.com/documents/proto40.pdf [6]

http://aquitania.u-bordeaux-montaigne.fr/_jumi/pdf/1099.pdf [7]

https://www.shaapb.fr/decouvertes-au-truc-du-bourdiou-a-mios/ [8]

https://inpn.mnhn.fr/viewer-carto/espaces/I032G2720001994 [9]

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