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Cap-Ferret

Nous disons Cap Ferret par habitude, mais en réalité ce cap depuis deux ans, et par décision du Ministre de la marine, s’appelle Cap d’Arcachon, crainte d’une confusion possible avec le Cap Ferret sur la Méditerranée.

Il serait à souhaiter que le Cap Ferret devint Cap d’Arcachon, autrement que par le nom. Pourquoi ce territoire dépend-il de la commune de la Teste ? Cette commune n’y possède pas un pouce du sol ; elle en a fait abandon à l’État, quand elle fut mise en demeure d’ensemencer. Le Ferret se trouve distant de La Teste, par voie de terre à 65 kilomètres et en est séparé par les communes d’Ares, Lège, Taussat, Lanton, Andernos, Audenge, Le Teich, Gujan-Mestras ; par voie de mer, à 16 kilomètres en passant devant Arcachon qui n’est distant du Cap-Ferret que de 4 kilomètres par son quartier du Moulleau (en oubliant que Pyla-sur-Mer, qui dépend de La Teste, n’est séparé du Cap-Ferret que par trois kilomètres !) En plus de la distance, il y a encore la question de débarquement. La Teste inaccessible pour les gens du Ferret, par voie de terre, à cause de la distance, l’est presque autant par voie de mer, puisqu’on n’y peut débarquer que peu d’heures par jour à marée haute.

Il serait donc beaucoup plus naturel que ce territoire du Cap-Ferret fut érigé en commune, ou rattaché à la commune d’Arcachon. Les habitants déjà nombreux du Ferret, le réclament instamment, car il dépendrait d’un caprice de l’octroi de La Teste de leur réclamer des droits sur des denrées achetées à Arcachon où elles ont déjà acquitté une taxe. On ne peut pourtant les forcer à aller faire leurs achats à La Teste, quand ils ont Arcachon à quart de route ; il est déjà assez pénible de les obliger à aller à cette distance, pour accomplir les formalités qu’exigent les diverses administrations.

Le service de la poste se fait par Arès, autre anomalie. Les piétons mettent 12 heures à porter le courrier. L’administration des postes ne pourrait-elle accorder à un vapeur une légère subvention pour qu’il soit installé un service régulier entre Arcachon et le Ferret, quotidien ; et laissant à ce vapeur la faculté d’emporter aussi des passagers ou des marchandises. La ville d’Arcachon elle-même devrait encourager un industriel qui se chargerait de cette entreprise, car Arcachon par sa position topographique ne peut que bénéficier de ses relations avec le Cap Ferret qui est dans l’impossibilité de s’approvisionner ailleurs. On ne comprend pas que pendant l’été il existe une surabondance de service entre Arcachon et le Ferret, et que pendant dix autres mois de l’année, toute relation soit interrompue. Ce serait le meilleur moyen pour la Ville, de s’acheminer vers l’annexion du Cap Ferret à la commune d’Arcachon. Cette dernière y trouverait un avantage certain, dans l’accroissement du nombre de ses contribuables, qui serait grossi d’environ 200 foyers et 800 têtes.

Et nous le répétons, sur quel droit peut se baser la commune de la Teste, pour revendiquer ce territoire ? Elle ne fait rien et n’a jamais rien fait pour les habitants. Quant à la possession du sol, il est à l’État comme nous l’avons dit, et est administré par les Eaux et Forêts.

Que la Ville d’Arcachon se hâte donc de faire acte de possession en créant des voies de communication qui n’existent pas. Ce sera un premier titre en droit, et le meilleur.

L.

L’Avenir d’Arcachon du 30 décembre 1900

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5433147g/f2.item.r=cap-ferret.zoom [1]

Cadastre Napoléonien

Jean Mazodier attire notre attention sur le plan cadastral de 1803 (ou 9). Cette carte cadastrale, réalisée en deux exemplaires, est la première carte de la commune de la Teste créée à la Révolution. Elle est très intéressante car elle indique l’emplacement du Sémaphore constitué d’un simple mat – à l’emplacement actuel du Phare. Elle confirme l’existence d’une Batterie côtière à l’Escourre du Jonc, au début de l’actuelle avenue de la Marne, dont sont issus, semble-t-il les canons de la Presqu’Île ; on remarque aussi les premiers semis de pins au nord réalisés juste avant la Révolution à l’initiative de Brémontier par le testerin Jean Lesca – ceci demande vérification – dont les deux fils, Léon et Frédéric, créeront, à partir de 1860, le Domaine Lesca, premier aménagement de la Presqu’Île. Elle indique aussi la “frontière ” de l’époque avec Lège.

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Cette carte est très précise car elle montre les triangulations avec plusieurs amers dont la dune de Laurey. À noter aussi un amer au nord de Île “le navire brûlé” qui a disparu depuis bien longtemps y compris de nos mémoires.

Le divorce

Le 25 février 1975, le Conseil Municipal de La Teste vote le détachement du Cap Ferret et du Canon de sa commune. En 1976 après approbation du Conseil Général, le dossier est transmis au Ministre de l’Intérieur. Après consultation du Conseil d’État, le décret de rattachement à Lège est pris et publié au J.O. du 27 juin 1976.

Suite à la « séparation », La Teste-de-Buch n’est plus la commune la plus étendue de France… ni même avant puisque très largement surpassée par Arles (758,9 km²) !

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