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Arnaud Fauquet, natif de Béliet

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Arnaud Fauquet, né à Béliet le 12 décembre 1802, domicilié dans le canton de La Brède, exerce la profession de pâtre ; il présente les symptômes d’ascite ; cirrhose du foie; veine-porte oblitérée par une matière pulpeuse. La région dorsale de ses mains présente un épiderme fin et gercé comme chez ceux qui ont été atteints de pellagre. Il se nourrit de pain de seigle, de pâtes de maïs et de millet, et boit de l’eau de mauvaise qualité. Il éprouve des accès irréguliers de fièvre intermittente contre lesquels le sulfate de quinine (ancêtre de l’hydroxychloroquine) n’a point été employé. À la fin de septembre 1846, Fauquet est atteint de douleurs dans les lombes, qui gênent beaucoup la marche et les mouvements du tronc. Les douleurs durent deux mois. Pendant ce temps il peut encore sortir et travailler. Les urines sont épaisses et abondantes. En novembre, un œdème commence aux pieds, et s’étend aux jambes ; le mois suivant, l’abdomen augmente rapidement de volume. Cet état dure huit jours ; puis, subitement et spontanément, le ventre s’affaisse. Dans le mois d’avril 1847, l’œdème, qui avait considérablement diminué, reparait, et le ventre se distend de nouveau.

Admis à l’hôtel Dieu (hôpital Saint-André de Bordeaux) le 20 mai, le malade offre une coloration assez naturelle de la face ; les membres supérieurs sont amaigris, les inférieurs œdémateux dans toute leur étendue. La langue sèche, fendillée à sa base, rouge principalement sur les bords ; il y a de l’inappétence, peu de soif, point de nausées. Le ventre, uniformément distendu, mesure 107 centimètres de circonférence. Les veines sous-cutanées des parois abdominales sont très apparentes. La percussion donne un son clair autour de l’ombilic et à l’hypochondre gauche, mat dans les autres régions de l’abdomen. La fluctuation d’un liquide est évidente. L’urine, assez abondante, ne donne point de précipité par l’acide nitrique.

La toux est rare ; elle provoque l’expectoration de quelques crachats muqueux et jaunâtres. La respiration est peu gênée. La percussion thoracique donne un son clair de chaque côté jusqu’au cinquième espace intercostal. La matité commence en ce point, La respiration est bronchique au sommet des deux poumons, obscure sur les côtés. On distingue du râle muqueux en arrière. Les battements du cœur ne sont pas précipités. Les deux bruits sont distincts et séparés par un intervalle très sensible. Le second temps s’accompagne d’un bruit de souffle, surtout marqué depuis le mamelon gauche jusqu’à la ligne médiane du sternum. Le pouls est dur, régulier, et donne 70.

Du 22 mai au 6 juin, l’état de Fauquet varie peu. Ce malade prend habituellement de la digitale, de la scille et de la scammonée, qui provoquent de deux à quatre selles par jour et un flux d’urine assez abondant. Néanmoins, la distension de l’abdomen fait des progrès ; l’œdème des membres inférieurs devient considérable.

Le 11, la paracentèse est exécutée. Dès le lendemain, le ventre recommence à se tuméfier. Aucun organe ne fait de saillie spéciale ; la pression sur les diverses régions demeure sans douleur, la diarrhée est devenue abondante.

Le 16, pouls petit, fréquent ; il y a un peu de dyspnée ; ventre douloureux ; fluctuation très manifeste : un mètre de circonférence ; diarrhée très forte. Vers trois heures, frissons très vifs, peau froide, pouls très accéléré et misérable ; respiration de plus en plus gênée, face cadavéreuse. Mort pendant la nuit du 16 juin 1847.

S’était marié le 22 septembre 1824, à Belin-Béliet, avec Catherine Roumegoux 1805-1840, native de Lugos, fille du pasteur Siméon Roumegoux, en présence de Jean Puyau cultivateur âgé de 39 ans, Augustin Boirie forgeron âgé de 23 ans, Fort Lalanne propriétaire âgé de 64 ans, et Jean Mano âgé de 39 ans tous habitants de Béliet

Mariage dont sont issus Jean Fauquet 1834 et Daniel Fauquet 1837

Observations et recherches sur l’oblitération de la veine-porte et sur les rapports de cette lésion avec le volume du foie et la sécrétion de la bile, Élie Gintrac, (1791-1877), 1856

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5502606c/f26.item.r=b%C3%A9liet# [2]

Voir la généalogie

https://gw.geneanet.org/baradaj?lang=en&pz=jocelyne+noelle&nz=ducom&p=catherine&n=roumegoux [3]

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