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1786 – Diocèse de Bordeaux, Berland – Bassin ou Havre d’Arcachon, N. D. d’Arcachon, N. D. de mons, la Teste, Cazaux, Etang de Sanguinet, Gujan, Mestras, le Teich, la Mothe, Archipretre de Buch et Born, St Brice, Sales, Beliet, Argenteyres,  Biganos, Comprian, S. Jars, Audenge, Cassis, Lenton, Andernos, Arez, Ignac, Lege, le Porge

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Carte générale de l’ancien diocèse de Bordeaux levée et dressée par M. André Berland, curé de St Martin de Labarde pour servir aux Variétés Bordeloises de l’abbé Baurein.

Beaurein (t. II, p. 232, édition de 1784) rappelle que la carte générale du diocèse, carte, dit-il, « qui n’a point été gravée, mais qui existe, manuscrite, dans le secrétariat de l’Archevêché. »

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D’ailleurs, sur certains exemplaires de la carte, une discrète annotation au crayon indique « T.2 p. 252 Baurein parle de cette carte [comme ?] inédite et qu’elle se trouve à [l’archevêché ?] Trouvée par M. Lacaze ».

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Bassin ou Havre d’Arcachon, N. D. d’Arcachon, N. D. de mons, la Teste, Cazaux, Etang de Sanguinet, Gujan, Mestras, le Teich, la Mothe, Archipretre de Buch et Born, St Brice, Sales, Beliet, Argenteyres,  Biganos, Comprian, S. Jars, Audenge, Cassis, Lenton, Andernos, Arez, Ignac, Lege, le Porge

Le curé André Berland naît le 23 octobre 1672 à Castelnau-de-Médoc. Fils de Jean Berland, avocat au Parlement de Bordeaux, et de demoizelle Marguerite Vivey, il fait ses études au collège des Jésuites et dans l’Université de Bordeaux chez les PP. Carmes, prend le degré de bachelier en théologie.

C’est au titre de parent du saint fondateur, qu’en 1686, André Berland, clerc de la paroisse de Castelnau-en-Médoc, doit son admission gratuite au séminaire Saint-Raphaël (fondé en 1442 par Pey Berland ; se trouve  resserré entre l’étroite rue Saint-Paul et l’ancien hôpital Saint-André). L’enquête faite à cette occasion prouve, en effet, que « les auteurs d’André Berland étaient de la famille de l’archevêque, parce que les biens paternels de Pey Berland, situés dans le village de Saint-Raphaël, au lieu appelé à Pey Hourtin, ont été transmis par succession à Pey Berland, dit le Moureau, bisaïeul dudit André Berland, lequel bisaïeul était né dans le village de Saint-Raphaël, comme il résultait de son acte de mariage, passé le 3 mai 1604 ».

, et en conséquence est pourvu de la cure de Néac, près Libourne, le 27 avril 1701. Il se dispose aux ordres sous la direction des prêtres de la Mission en passant 14 mois au séminaire.

Procès-verbal de 1732

« L’église [de Labarde (Médoc)] est bâtie toute à neuf de bonne pierre de Saint-Laurent et de bon moellon choisi.

Elle a 61 pieds de longueur en œuvre, 43 pieds de largeur, 25 pieds de hauteur ; le sanctuaire est voûté en arête. La nef est lambrissée en cintre, les bas-côtés sont aussi lambrissés, le toit est en bon état. Les fenêtres sont cintrées et garnies de bons barreaux de fer, elles donnent un grand jour.

L’église est assez grande depuis qu’elle a été rebâtie en 1732 par M. André Berland et à ses dépens. »

En 1732, André Berland, curé, fonde à ses frais l’église de Labarde sur l’emplacement d’une ancienne chapelle (celle-ci, dite “de la Naude”, aurait été fondée au XIVe siècle par Arnaud de la Naude et Jean Lagunegrand).

La date de sa construction serait 1732, comme l’atteste un extrait de procès verbal de visite datant de cette même année. D’après le texte, l’église n’a pas encore de clocher et un grand nombre de paroissiens préfèrent assister à la messe dans l’église de Macau. À la fin du XVIIIe siècle, l’édifice est laissé à l’abandon, faute de prêtre dans la commune depuis 1792.

https://www.persee.fr/doc/inrp_0000-0000_1984_ant_10_1_6872 [4]

http://dossiers-inventaire.aquitaine.fr/dossier/eglise-paroissiale-saint-martin/3f2bfbab-9b79-4911-867e-5887a7a2fc90 [5]

https://archive.org/stream/histoiredessemin01bertuoft/histoiredessemin01bertuoft_djvu.txt [6]

https://archive.org/stream/bulletinetmmoir19bordgoog/bulletinetmmoir19bordgoog_djvu.txt [7]

Variétés Bordeloises

Jacques Baurein, fils d’Anatole Baurein, confiseur, et de Jeanne Bourbon, naît le 16 juillet 1713 à Bordeaux, paroisse Sainte-Eulalie.

Au sortir du séminaire de Saint-Raphaël, en 1739, il est nommé vicaire à Cissac puis à Saint-André-de-Cubzac et, rentre à Bordeaux en 1754 ; il s’occupe dès cette époque de classer les archives de la paroisse Saint-Michel.

Peu après, il est attaché en qualité de feudiste à la commanderie de Malte, et les travaux spéciaux qu’il doit effectuer en cette qualité développent en lui le goût des travaux paléographiques et historiques, auxquels, dès lors, il se consacre tout entier.

Membre de l’Académie de Bordeaux en 1761, il se lie d’amitié avec l’Abbé Jaubert et donne, en 1765, le plan d’une histoire de la Guyenne. Il trouve, dans sa nomination de bénéficier de l’église Sainte-Eulalie, le moyen de pouvoir au moins travailler à l’abri du besoin. Il habite un très humble logement derrière l’église Saint-André, tout encombré de liasses de documents, où il vit avec une vieille gouvernante – la bonne du curé – (https://www.youtube.com/watch?v=b74d-1WZXuE [8]) et un chien fidèle.

Grâce à un labeur assidu, il entasse les travaux, les inventaires, les mémoires, les notes, ensemble précieux d’histoire locale, dont une partie est dévorée par les incendies de l’Hôtel de Ville, mais dont la plus grande part existe encore en manuscrit à la Bibliothèque de Bordeaux et aux Archives départementales et municipales.

Son ouvrage le plus connu, et dont la renommée est née bien après la mort de l’auteur, est intitulé Variétés Bordeloises. Il est publié de 1784 à 1786 et réimprimé en 1876, par les soins de M. Georges Méran, avec un succès que l’abbé Baurein n’a jamais connu de son vivant. Il est, en outre, si pauvre qu’il donne ses manuscrits et sa bibliothèque aux Feuillants, afin d’assurer sa sépulture dans leur église. Cependant, s’il vécut oublié, il vécut heureux dans sa laborieuse obscurité, et sa vie fut, par un juste honneur, résumée en ces mots « Homme vertueux, savant modeste, travailleur infatigable ».

L’abbé Baurein s’éteint rue du Hâ le 23 mai 1790.

La personnalité de Jacques Baurein est décrite par Jean de Saint-Amans dans son « Voyage dans les Landes », pages 71-72, il écrit :

« J’ai connu, dans ma jeunesse, ce digne homme, trésorier de l’Académie des Sciences de Bordeaux ; j’admirais dans Baurein l’érudition unie à la plus douce aménité, et une simplicité de caractère qui retraçait les mœurs antiques. Il est toujours présent à mes yeux. Je le vois encore au milieu de ses vieux livres, de ses liasses de papiers indéchiffrables. Je peindrai son obscur réduit, si je ne me trompe, derrière l’Église Saint-André, et le chien fidèle, et la vieille gouvernante à qui, le maître compris, tout était soumis dans la maison ; elle avait la haute police. Si rien n’était plus singulier que ce ménage, rien n’était plus touchant que la parfaite union et la tranquillité dont il était l’image. Le vénérable Baurein y trouvait le bonheur après lequel la plupart des gens de lettres ont vainement soupiré, celui de pouvoir s’occuper paisiblement de l’objet de ses recherches. Il était heureux chez lui, il était encore heureux dans la société, parce qu’il y apportait, comme dans la vie domestique, la modestie du mérite, le calme et la simplicité de la vertu ».

Jacques Baurein participe à l’inventaire sommaire des registres de la Jurade de Bordeaux (1520-1783) à la suite de l’arrêt du Conseil d’État du 29 octobre 1751 (Délibération de la Jurade de 1751-1752, BB 119). Cet inventaire est précieux puisqu’il comporte les transcriptions intégrales de documents disparus dans l’incendie des Archives municipales de Bordeaux de 1862.

En 1758, il publie divers travaux dans le Journal « Recueil d’annonces, affiches et avis divers pour la ville de Bordeaux » qui lui ouvrent les portes de l’Académie de Bordeaux dont il devient membre le 9 juin 1761.

Son œuvre majeure est : Variétés bordeloises : ou essai historique et critique sur la topographie ancienne et moderne du diocèse de Bordeaux, publié en six tomes entre 1784 et 1786. Cet ouvrage est une compilation des réponses à un questionnaire envoyé aux curés de toutes les paroisses girondines, comportant plus de cinquante questions très précises sur l’aménagement du territoire, le patrimoine architectural présent et passé, les ressources économiques, la population et ses activités, les chemins ainsi que les traditions locales.

Une nouvelle édition est publiée en 1876, avec une préface par M. Georges Méran et une table alphabétique et détaillée par M. le marquis de Castelnau d’Essenault, en trois tomes. Et, en complément, un quatrième tome Recherches sur la ville de Bordeaux (mémoires, essais et dissertations), par l’abbé Baurein, œuvres inédites, avec une introduction par M. Georges Méran.

 

Ces dix tomes sont tous consultables en ligne.

Une table alphabétique des noms de personnes et de localités, établie par M. le Marquis de Castelnau d’Essenault, se trouve dans le tome 3, pages 441 à 500.

En 1845, Léonce de Lamothe publie le livre : L’Abbé Baurein, sa vie et ses écrits, avec quelques fragments inédits de cet auteur également disponible en ligne.

Il existe une quarantaine de manuscrits, écrits entre 1758 et 1790, dans les collections de la bibliothèque municipale de Bordeaux.

Les six tomes de Variétés Bordeloises sont, même aujourd’hui, une source majeure d’information sur la situation historique de nombreuses communes de la Gironde et servent de sources de référence à presque toutes les monographies et études sur les communes qui correspondent aux anciennes paroisses. Le secteur géographique concerné est principalement : la rive gauche de la Garonne ; le Médoc ; le pays de Buch (Bassin d’Arcachon) ; l’Archiprêtré du Cernès et quelques paroisses du Bazadais.

On y trouve une foule de détails relatifs à certaines paroisses du Bordelais, telles qu’elles ont pu être observées à la fin du XVIIIe siècle. Il est question d’histoire, de géographie, d’économie, de botanique.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Baurein [9]

 

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