- H T B A - https://htba.fr -

1510 – Portulan de Dijon – arcaxam (qui lit mieux ?)

 

 

Cette carte marine portugaise de l’océan Atlantique Est, de la mer Méditerranée et de la mer Noire, est connue sous le nom de portulan de Dijon. Entré à la Bibliothèque municipale de Dijon en 1852 après avoir été découvert aux Archives municipales de Dijon où il servait de reliure.

[1]

Parchemin (dans un format triangulaire irrégulier) de dimensions 99,5 x 66,5 cm. Vous remarquerez l’ampleur du delta du Rhône. Le fleuve est bordé tout au long de son cours par les murailles d’Avignon : le profil des remparts borde le fleuve d’Arles à Lyon.

[2]

On devine arcaxam (qui lit mieux ?)

Carte marine, attribuée par Santarem en 1851 à l’école catalane postérieure à 1492, puis considérée par Paul Gaffarel comme dessinée par un Génois entre 1415 et 1429, dont l’avis est confirmé par C. Raymond Beazley, fellow of Merton College, Oxford. Villes, tentes. Des croix en formes d’épées, plantées à l’encre rouge sur la côte maghrébine, symbolisent la reconquête par l’Espagne de ce littoral et servent de repères chronologiques.

Monique de La Roncière et Michel Mollat du Jourdin estiment qu’elle a été produite vers 1510 au Portugal (noms portugais attribués à des lieux français ou anglais), peut-être par un Génois, avec des éléments du décor indubitablement catalan, ce style ayant été copié depuis le début du XVe siècle.

L’ancien golfe de Saintonge apparaît sous le vocable « bruagie » (Brouage) sur le portulan de Gap (1431) puis Broatdga sur celui de Dijon. Sur ces deux copies d’un document majorcain figure le lieu en rouge, signe de l’importance du ou des ports dont les noms sont placés perpendiculairement à la mer sur les côtes (les inscriptions en rouge repèrent les éléments remarquables). Véritable carte à usage des navigateurs, le portulan est né de l’expérience ; destiné à la pratique, il se lit de façon continue, en tournant la carte.

Sources :

Paul Gaffarel, « Etude sur un portulan inédit de la Bibliothèque de Dijon », dans Mémoires de la Commission des antiquités de la Côte-d’Or, t. IX (1877), p. 149-200 (avec fac-similé).

Isabelle Raynaud-Nguyen, L’hydrographie et l’événement historique : deux exemples (IV Reuniao internacional de historia da nautica e da hidrografia, Sagres, Portugal, 5 juillet 1983), dactylographié (BM Dijon Br. V-2868)

  1. de La Roncière et M. Mollat du Jourdin, Les portulans. Cartes marines du XIIIe au XVIIIesiècle, Fribourg, 1984, p. 217-218 (n° 27 ; fac-sim.)

Yolanta Zaluska, Manuscrits enluminés de Dijon, Paris, CNRS, 1991, n° 319, p. 297 (notice par G. Lanoë).

L’âge d’or des cartes marines : quand l’Europe découvrait le monde, sous la direction de Catherine Hofmann, Hélène Richard, Emmanuelle Vagnon ; préface Bruno Racine, Paris, 2014.

http://patrimoine.bm-dijon.fr/ [3]

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b550070791.r=Portulan%20de%20Dijon?rk=21459;2 [4]

Images liées: