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1384 – Atlas de Pinelli-Walckenaer – Arzilr ? & Atlas de Corbitis

C’est un recueil de portolans principalement réalisé par un cartographe italien anonyme (est écrit en vénitien, mais quelque fois en génois !), et détenu par la British Library. Le nom de l’atlas fait référence à ses anciens propriétaires. Il appartenait à la famille Pinelli de Venise, jusqu’à son acquisition en 1790 par le baron Charles Athanase Walckenaer de Paris.

L’atlas est composé de sept feuilles :

  1. calendrier astronomique
  2. Atlantique Sud (Espagne et Afrique du nord-ouest)
  3. [1]
  4. Atlantique Nord et Méditerranée occidentale (y compris les îles britanniques)
  5. Méditerranée orientale et mer Noire
  6. Méditerranée centrale
  7. Mer Adriatique
  8. Mer Égée

La première feuille de calendrier date explicitement l’atlas de 1384. Les feuilles 1-5 ont été faites par la même personne anonyme à la fin du XIVe ou au début du XVe siècle, tandis que les feuilles 6-7 ont été faites par quelqu’un d’autre (peut-être Cesanis) dans le deuxième quart du XVe siècle.

Elles sont toutes hydrographiques, si l’on en excepte la première, laquelle n’est autre chose qu’une table numérique offrant probablement quelque règle relative à la navigation, ou aux variations de la lune, comme le font soupçonner quelques mots interrompus encore apercevables, bien que cette carte soit d’ailleurs fort maltraitée par les injures du temps et des insectes. Les mots dont il s’agit se voient à droite du tableau, en haut. Celle-ci est plus gâtée et plus endommagée que toutes les autres, qui, à vrai dire, n’ont réellement que très peu ou presque point souffert.

Fragments d’une notice sur un atlas manuscrit Vénitien…, Marie Armand Pascal d’Avezac, 1847 (je vous en recommande la lecture)

https://books.google.fr/books?id=x1NeAAAAcAAJ&pg=PA4&lpg=PA4&dq=Atlas+de+Pinelli-Walckenaer&source=bl&ots=22LZnOIYpX&sig=ACfU3U0tCXOl2oiT96mk74jDKulfDxZt2Q&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjzk_CuosHmAhWJXsAKHbJQAZk4ChDoATAEegQIChAB#v=onepage&q=Atlas%20de%20Pinelli-Walckenaer&f=false [2]

https://en.m.wikipedia.org/wiki/Pinelli–Walckenaer_Atlas [3]

[4]

Sous le toponyme Arzilr (?), désigne-t-il Arcachon ou Anchise ?

Anchises

Topographie ancienne ; le port d’Anchise sur les cartes anciennes

Les cartes ou portulans des XIVe et XVe siècles, mentionnent Soulac et Arcachon mais pas Anchise. La première carte, à ma connaissance, où figure ce nom, sous la forme Anchiser ou Anchises (confusion de r et s dans les finales), est celle d’Oronce Fine, 1538, à moitié route entre Soulac et Cap-Breton, sans échancrure sur la côte ; il ne mentionne pas Arcachon. 1553, carte italienne anonyme, presque identique à la précédente. 1554, autre carte italienne anonyme, Anchiser entre Lasparta et Cuberton, sans mention d’Arcachon. Anchise n’est indiqué ni sur la mappemonde de Cabot ni sur celle dite de Henri II, tandis qu’elles donnent Soulac, Arcachon et Capbreton ; pas davantage sur la carte de Pyrrh. Ligorio, 1558, ni sur la mappemonde de Mercator ; d’autres cartes de Mercator figurent Anchises, lieu habité sur l’embouchure d’une petite rivière. 1560, carte de Jolivet. Anchises, au premier quart de la distance entre S. Maria (Soulac) et Caberton ; rien d’Arcachon. Anchi, par abréviation, sur la cassette Trivulci, date incertaine. 1593, carte de Bouguerauld (ou Bouguereau), Anchises au nord d’un estuaire très considérable. 1600, carte de Hondius, Anchises sur une échancrure de la côte semblable à celle d’Arcachon, à moitié distance entre ce point et Soulac ; une autre carte de Hondius, indiquée par Duffart ne mentionne pas Anchises ; cette carte, non datée, mentionne pour la première fois l’étang doux de Médoc. Enfin, plusieurs portulans conservés à la BNF placent entre S. Maria et Arcoxoni (Arcaxoni, Arcaxom), au lieu d’Anchises, une localité dite Balania, Balanai, Balanao, Balanan, Valanan ou Balenat (du grec balaneion, bain ? c’est peu probable ; ce serait plutôt le port « de la baleine », ainsi nommé soit de l’échouage d’une baleine, soit de la fréquentation des baleiniers. — 1627. Carte de Savarius, Anchises, au fond et au nord d’un golfe considérable. — 1635, Carte de Guyenne, anonyme, aux Archives départementales, num. 1209. Cette carte donne à l’étang doux de Médoc, extrémité nord, un effluent qui gagne à l’ouest l’océan. 1647, Boisseau, rien d’Anchises ; un étang. 1650, Clerville (carte manuscrite), deux étangs distincts ; un affluent au nord ; pas de noms. 1663, Blaeuw, reproduit Hondius ; rien d’Anchise. 1679, Sanson, un étang. 1680. Yvounet, cité par M. Duffart. 1693. Hooge, un seul étang, mais avec un effluent ouest, répondant plutôt à Lacanau qu’à Hourtin, et la mention : « Anchises ou rivière d’Anchises ». 1695, Silvestre, cité par M. Duffart. 1695, anonyme hollandais, un estuaire sans nom. 1695, Domenico de Ross, carte assez importante du « paese di Medoc », un étang. 1695 et 1698, Van Keulen, estuaire Anchise ; pas d’étang. 1699, de Fer, Anchises, estuaire d’un ruisseau situé au nord d’un étang unique, avec lequel il ne communique pas. 1700. Nolin, un seul étang. 1700, Yvounet répète ses renseignements de 1680 sur Anchises, havre à marée, profond, propre aux grands navires. — 1739, Renard (Atlas de la navigation) mentionne Anchise. Une superbe carte manuscrite du Médoc (BNF), à grande échelle, de date incertaine, montre deux étangs distincts, sans estuaire ni effluent d’aucune sorte. 1742, Nolin, Anchises sur un ruisseau qui va à l’Océan, plus au nord que l’étang unique, avec lequel il ne communique pas. 1746, du même, Anchise a disparu. 1757, du même, trois étangs. 1770, Bougard (Petit Flambeau de la navigation) signale Anchise comme impraticable même aux petits navires ; il le répète en 1785. 1774, de Mannevillette et Dicquemare (Neptune oriental), rien d’Anchise, et deux étangs. Et que dire des cartes de Masse (1703), de l’lsle (1718), Jaillot (1733), Belleyme et Cassini (1780-90) ? Autant de matière à discussion… Reste à signaler sur les cartes de de l’Isle (1718) et Jaillot (1733) l’indication d’Anchises dans les terres, sur un long ruisseau orienté du nord au sud, dont l’extrémité nord touche presque aux marais qui contournent Vendays (marais de la Perge). Il me paraît que cette indication n’est pas à dédaigner, la position relative des lieux habités étant suffisamment exacte sur ces cartes, surtout lorsqu’il s’agit d’une série de lieux placés en droite ligne, à la lisière même des dunes. Or, Anchises est marqué sur ce ruisseau, c’est-à-dire au bord du marais littoral, entre le bois de la Brisquette au nord et celui de la Montagne au sud. Le bois de la Brisquette (Brasquëtte, Bréquette, Briquete, Bréquet) est situé sur les deux rives du Deyre, mais surtout à gauche, à l’endroit où ce cours d’eau atteint le marais ; le bois de la Montagne doit être cherché sur les dunes des Aubes et des Grands-Monts, à l’extrémité nord de l’étang. Anchises a donc disparu sous les dunes entre les kilomètres 28 et 33, probablement à moitié distance, au nord du marais de Belsarieu. Le port d’Anchises mentionné en 1538, utile jusqu’en 1700, et disparu en 1770, était situé sur un estuaire considérable, effluent nord de l’étang de Hourtin ; l’embouchure et la direction de cet effluent sont très exactement connues. Le village appelé Anchise, bâti au bord des marais de Belsarieu où se perdaient les eaux de l’effluent définitivement obstrué, doit être sous les dunes, au sud-ouest du bois de la Brisquette et du ruisseau le Deyre. L’importance de la coupure qui joint l’étang de Hourtin à l’ancienne embouchure de l’Anchise avait été reconnue par Brémontier qui, voulant rétablir l’effluent détruit, avait projeté d’arrêter les semis au nord et au sud, et de laisser entre-eux un vaste garde-feu, de l’étang à la mer. « Les sables de cette gorge factice, dit M. E. Feret, abandonnés à la fureur des vents, auraient été balayés par eux ; un vallon se fût ouvert — ou plutôt maintenu — dans la direction donnée, et lorsque, en s’approfondissant chaque jour, il se fût trouvé au niveau de l’étang, les eaux se faisant aisément jour à travers un sol aussi mobile, se seraient portées d’elles-mêmes à la mer, en raison de leur masse et de leur pente. » Les travaux entrepris en 1803, interrompus par les événements politiques en 1806, n’ont laissé d’autre trace que la création du poste dit le Flamant, à 1 200 mètres au nord de la coupure en question. Sur la côte, entre les kilomètres 34 et 35, au nord du poste des Genêts, M. Dulignon reconnait en 1876 un brusque affaissement des dunes, formant, une trouée de 100 mètres de large, au milieu de laquelle un lit de galets occupant une largeur de 20 mètres dessine le cours d’un ruisseau aujourd’hui à sec, et que l’on peut suivre vers l’est sur une longueur de 150 mètres. Évidemment une partie du lit ancien a été envahie des deux côtés par les sables, et il pouvait être beaucoup plus large ; là débouchait le ruisseau d’Anchise. Ce point est situé presque directement à l’ouest d’une dépression placée de l’autre côté des dunes où se trouvent deux petits étangs prolongeant la pointe nord de l’étang d’Hourtin, et dont la distance en ligne droite n’est que de 3 kil. 2. (Voir la carte de l’État-Major.) Le Dictionnaire Joanne (1890-1905) identifie le ruisseau d’Anchise avec la berle de Lupian.

Source : « Topographie ancienne des étangs de Hourtin et de Lacanau et position probable du port d’Anchise », Société de géographie commerciale de Bordeaux, 20 août 1896.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5573408r/texteBrut [5]

1400 ca Atlas Corbitis

L’atlas, actuellement détenu par la Biblioteca Nazionale Marciana à Venise (Mme It. VI 213), a été réalisé par un cartographe vénitien anonyme, peut-être par le même auteur de l’Atlas Pinelli-Walckenaer

[6]

(notre carte est d’une faible définition et ne permet pas de zoomer sur le Bassin ; on se reportera donc au « zoom » Pinelli-Walckenaer déjà présenté. L’atlas a la simple inscription « hec tabula ex testamento d’[omi] nj nicholaj de co [r] bitis deuenit monast [eri] o cart [husiano] flore [ntino] », impliquant que l’atlas Corbitis doit avoir appartenu à une certaine famille Corbizzi de Florence au XIVe siècle, et était détenue par le monastère de Certosa del Galluzzo. L’inscription était auparavant mal interprétée comme « Combitis », un nom sous lequel l’atlas est parfois mentionné dans des sources plus anciennes. On croyait que l’atlas de Corbitis (parfois appelé Corbizzi) était daté de 1368 (en raison d’une lecture erronée de l’étiquette y (unique) 368 sur le cinquième folio). Des lectures plus récentes suggèrent qu’il a été fait entre 1384 et 1410, avec de possibles modifications ultérieures.

L’atlas Corbitis est composé de quatre cartes portolans, mesurant chacune 31 × 19 cm, chaque carte couvrant deux folios :

1 – couvre la Méditerranée orientale et la mer Noire.

2 – couvre la Méditerranée centrale [7]

3 – couvre la Méditerranée occidentale et la côte nord de l’Atlantique jusqu’aux îles britanniques.

4 – couvre les îles de l’Atlantique Sud et la côte ouest-africaine.

La troisième feuille (Atlantique Nord) comprend les îles mythiques de y.fortunate, y beate, y.368 et la montagna de sco brandan (Saint Brendan’s Island).

La quatrième feuille (Atlantique Sud) couvre la côte ouest-africaine jusqu’à inbugder (Cap Bojador) et plusieurs îles de l’Atlantique, en utilisant les mêmes étiquettes que celles déjà trouvées dans les cartes précédentes (par exemple Medici Atlas de 1351, Pizzigani brothers chart de 1367, etc.). Comme indiqué dans l’atlas Corbitis, les îles sont : les Açores, disposées verticalement du nord au sud et nommées : y de corui marini (Corvo), liconigi (Flores), sco zorzi (São Jorge), y la uentura (Faial), li colonbi (Pico), y de brazil (Terceira), caprara (São Miguel) et louo (Santa Maria) ; l’archipel de Madère, avec les noms y de legname (Madère), porto santo (Porto Santo), desertas ( Desertas) et plus au sud, y. saluaze (îles sauvages) ; les îles Canaries, seuls les clusters du centre et de l’est sont représentés et comprennent y de rinferno (Tenerife), y de canaria (Gran Canaria), y de uegi marini (Lobos), forte uentura (Fuerteventura), Grazioxa (Graciosa) et y de lanzaroto maloxeli (Lanzarote).

https://en.m.wikipedia.org/wiki/Corbitis_Atlas&xid=17259,1500004,15700023,15700186,15700191,15700256,15700259,15700262,15700265,15700271,15700283&usg=ALkJrhhV-fn32FQpB1PUSN3zhQjFC9Q-DA [8]

Lire http://geoweb.venezia.sbn.it/cms/it/articoli/5-latlante-corbitis-combitis.html [9]

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